Un événement floral d’exception
C’est avec une profonde admiration pour l’art floral éphémère et pour le travail des neuf designers floraux de haut niveau réunis pour la 7e édition de Quand fleurir est un art que Chantal Colleu-Dumond, directrice du Domein van Chaumont sur Loire, a inauguré officiellement l’exposition florale le vendredi 3 octobre.
Cet événement met à l’honneur le savoir-faire floral français. À l’origine du projet, le Meilleur Ouvrier de France (MOF) Frédéric Dupré, originaire de Gien, invite chaque année quelques talents internationaux triés sur le volet. En 2025, la Belgique et l’Allemagne étaient à l’honneur : la championne de Belgique Chantal Post, le champion du monde 2024 Nicolaus Peters (Berlin, D) et la maître-fleuriste Petra Konrad (Mayence, D) ont porté haut les couleurs de la scène florale internationale.
Aux côtés de Frédéric, la MOF Charline Pritscaloff, sélectionne avec soin les talents français. Cette année, le fidèle Dylan Decamp était de retour, accompagné de Gil Boyard, Clarisse Béraud et du jeune talent Benoît Barbin.



(De haut en bas, de gauche à droite : Clarisse Béraud, Gil Boyard, Petra Konrad, Nicolaus Peters, Dylan Decamp, Chantal Post, Benoît Barbin, Charline Pritscaloff et Frédéric Dupré.)
Une promenade florale au cœur du château
Suivons-les dans une promenade à travers le château, pour découvrir Quand fleurir est un art et le splendide domaine de Chaumont-sur-Loire, perché au-dessus de la vallée de la Loire.






Dès l’entrée, dans l’appartement historique « La Chambre dite de Ruggieri », on découvre la création de Frédéric Dupré. Il s’agit de la pièce qu’il avait présentée à la Coupe du Monde d’Art Floral à La Haye, revisitée pour l’occasion.
Dans le cadre patrimonial du château, son interprétation de l’iconique vase à tulipes néerlandais – surgissant ici directement du bulbe et sublimé par les plus beaux matériaux botaniques – prend une dimension nouvelle, alliant puissance et délicatesse.
Dans le « Cabinet de travail », Frédéric propose une deuxième œuvre, tout en harmonie avec les teintes du lieu : une structure de coquilles d’œufs délicatement remplie de graminées, qui confèrent à l’ensemble une atmosphère aérienne et poétique.






Les créations ton sur ton de Chantal Post dialoguent parfaitement avec la chambre de Catherine de Médicis. Les rouges profonds et les touches dorées s’accordent avec les tapisseries murales, créant un ensemble luxueux et empreint d’histoire.

Gil Boyard s’est quant à lui inspiré du sol singulier de la Salle du Conseil. Sa composition poétique sublime les couleurs du carrelage – violet, jaune, vert et surtout orange – tout en rendant hommage aux jardins du domaine. Graminées et fleurs des champs évoquent les prairies naturelles, contrastant avec les formes géométriques et les sphères enveloppées de papier, rappelant les tracés des jardins classiques.





L’élégance et la féminité au fil des salles
Dans la cage d’escalier et la Salle des Gardes, Clarisse Béraud célèbre les formes organiques avec une touche résolument féminine.
Les lianes de clématite sauvage soulignent les courbes de l’architecture et se prolongent dans une mise en scène florale d’une grande sensibilité : hortensias rouges et beiges stabilisés, roses délicates et graminées se répondent dans un jeu de matières et de lumière.
Autour des tapisseries et du mobilier, Clarisse préfère l’enveloppement végétal à la décoration frontale : ses compositions respirent, s’intègrent et dialoguent avec l’espace.






La richesse des couleurs et des styles
Dans la Salle à manger, la MOF Charline Pritscaloff (Orléans) présente une table spectaculaire, composée de pas moins de 500 petits vases débordant de fleurs. Les nuances de lilas et de violet dominent cette composition fastueuse, en écho aux ornements de la pièce. Charline évoque sa création plus en détail dans un podcast.

Dans la salle de billard, Petra Konrad et Nicolaus Peters unissent leurs talents pour une installation suspendue.
Les branches de saule séchées, en parfaite harmonie avec les tapisseries, forment la structure d’un décor aérien. Des tubes en verre, fixés selon une technique typiquement « Nicolaus », accueillent des hortensias en profondeur, tandis que d’autres matériaux botaniques s’élèvent en couches successives, respectant le sens naturel de leur croissance.

Le jeune talent Benoît Barbin s’est inspiré d’une installation des jardins du domaine. Sa composition dans le Grand Salon associe trois hautes structures de bambou ornées de Physalis, Gloriosa, Vanda et baies – une œuvre féerique qui tient tête à la richesse décorative du lieu.

Un final en majesté
Dans la Cour d’honneur, entourée d’éléments renaissants et ouverte sur la vallée de la Loire, Dylan Decamp relève un défi de taille. Sa création éclatante, mêlant bleu intense et fuchsia sur fond brillant, qui évoque les vitraux de la chapelle du château et affirme une présence spectaculaire. Dylan partage lui aussi son processus créatif dans un podcast.
Le Domaine de Chaumont-sur-Loire s’étend sur 32 hectares. Le château et les anciennes écuries accueillent tout au long de l’année de superbes expositions d’art contemporain. Les jardins abritent une collection remarquable de land art, et chaque année s’y tient le célèbre Festival International des Jardins, avec une trentaine de jardins paysagers à découvrir.
Une escapade au Domaine de Chaumont-sur-Loire, c’est la promesse d’un voyage inspirant entre nature, art et beauté florale. 🌸
