World Cup Floral Art 2025 – Participant – Chantal Post

Mar 14, 2025

Créateur - Fleuriste:
Chantal Post

Chantal Post : « J’aime le développement du processus créatif lors des compétitions. »

L’année dernière, Chantal Post a été couronnée championne de Belgique. Cela lui a immédiatement valu un billet pour participer à la Coupe du Monde d’Art Floral (28-31 août 2025) à La Haye. 

Comment a-t-elle vécu les championnats nationaux ? Qu’est-ce qui la motive ? Comment se prépare-t-elle à la compétition la plus prestigieuse de notre secteur ? Dans cette interview, Chantal partage ses expériences, ses idées et ses rêves.

Chantal, comment avez-vous vécu la victoire aux championnats de Belgique ? Et qu’est-ce que cela vous a apporté ?
Gagner les Championnats de Belgique à Féerie Florale a été une expérience mémorable et inoubliable. En tant que participante, il était difficile d’estimer objectivement le classement final, ce qui a été une véritable surprise et a apporté donc une immense joie.

D’un point de vue professionnel, ce titre a renforcé ma position dans le monde de l’art floral. Dans ma pratique quotidienne, je remarque un sentiment de fierté chez mes clients, ce qui me donne un incroyable coup de pouce. Mon entreprise est située dans un environnement rural et cette victoire prouve qu’il est tout à fait possible de construire une carrière significative même loin de la ville. Il faut accepter que les progrès dans un tel environnement puissent parfois être plus lents.

En ce qui concerne les opportunités professionnelles, j’ai déjà réalisé quelques beaux projets en Belgique comme la décoration du concert de Noël de notre famille royale, mais je n’ai pas encore pleinement récolté les fruits de mon titre. C’est à moi de promouvoir davantage mon titre. Pour le moment, je me concentre sur la préparation de la Coupe du Monde d’Art Floral à La Haye. J’ai l’intention de consacrer plus de temps à cet aspect à l’avenir.

En ce qui concerne mon travail, cette expérience m’a également incitée à repousser mes limites créatives et à continuer à affiner mes compétences.

Qu’est-ce qui vous motive à participer aux compétitions ?
Quand j’ai commencé mon tout premier emploi à 18 ans, mes collègues allaient voir les Championnats Nationaux et ils m’ont demandé si j’étais intéressée à les accompagner. J’ai bien sûr dit « oui » ! Et quand je suis arrivée là-bas et que j’ai vu ce qui s’y passait, j’ai été tellement impressionnée que j’ai décidé d’y participer un jour moi aussi. Les années ont passé, je me suis installée comme fleuriste indépendante, je suis devenue mère… et puis je n’osais plus vraiment.

En 2020, j’ai relevé le défi et participé pour la première fois à la compétition et j’ai adoré. C’était un défi fantastique. J’ai remporté la médaille d’argent et je me suis dit : « Tu dois absolument refaire cette compétition. »

Après ces Championnats de Belgique, j’ai eu la chance d’être assistante de Stefan Van Berlo, qui représentait la Belgique aux Championnats d’Europe en Pologne. Cela a été une expérience très excitante et stimulante, encore plus intense que la compétition nationale. Lors des Championnats d’Europe à Manchester en 2023, j’ai fait une démonstration et j’ai eu l’occasion d’observer de près le travail des candidats et de parler avec de nombreux collègues internationaux. Grâce à tout cela, j’ai pris conscience que j’aime relever des défis personnels et que j’aime mettre ma créativité à l’épreuve.

Gagner les Championnats de Belgique 2024 à Alden Biesen a donc été la cerise sur le gâteau pour moi et je me réjouis énormément de participer aux Championnats du Monde à La Haye, pour moi la compétition la plus prestigieuse au monde dans notre secteur.

Participer au championnat du monde est sans aucun doute l’un des plus grands honneurs de ma carrière. Avoir l’opportunité de représenter mon pays lors d’un événement aussi prestigieux est un immense privilège. Cela fait plus de 25 ans que la Belgique n’a pas participé au championnat du monde et cette édition est particulièrement importante car je suis la première femme belge à assumer ce rôle. Jusqu’à présent, seuls des hommes avaient eu l’opportunité de représenter la Belgique et cette étape me remplit d’une grande fierté.

En plus de l’honneur, c’est aussi une fantastique opportunité de repousser mes limites créatives et de rivaliser avec des fleuristes exceptionnellement talentueux du monde entier. Cette expérience unique, un mélange de créativité, d’échanges significatifs et de perspectives stimulantes, je la chérirai pour toujours.

Quels éléments d’une compétition vous attirent le plus ?
J’aime le développement du processus créatif. Vous recevez un thème, une mission, avec des contraintes, des dimensions, des règles que vous devez respecter. Et chacune de ces règles vous conduit finalement vers quelque chose de différent. C’est donc vraiment tout un processus qui se déroule. Vous essayez des choses, vous choisissez des matériaux, vous choisissez des fleurs. Vous devez réaliser la mission dans un délai spécifique. Vous n’avez pas cinq jours pour décorer une pièce avec des fleurs. Et c’est précisément ce qui rend une compétition si excitante.

Tous ces défis ont-ils une influence sur votre travail en tant que fleuriste et organisatrice d’événements ?
Oui, absolument, car lorsque vous devez décorer un grand événement ou un mariage, vous devez également respecter le timing. Si vous avez un mariage à 9 heures du matin, vous savez que vous devez commencer très tôt le matin et que vous devez être très bien organisée pour décorer une salle avec des fleurs en très peu de temps. Les compétitions et les événements sont très parallèles ici. L’organisation est une clé très importante.

Comment vous préparez-vous pour une telle compétition ?
J’ai choisi de m’entourer d’un cercle restreint d’amis professionnels avec qui je peux partager des idées et des techniques. Leurs précieux conseils m’aideront à affiner mes créations.

Pour ce qui est des missions surprises, je fais du coaching personnel et je me donne des missions. Aujourd’hui, tu dois faire un bouquet en 90 minutes avec cette contrainte, avec cette technique et avec ce type de fleur. Et puis j’essaie différentes façons de le faire. J’ai également demandé à un collègue / ami d’écrire des missions surprises avec les thèmes déjà connus.

Avez-vous un objectif particulier en tête pour le championnat du monde ?
Tout d’abord, je veux créer des pièces dont je suis fière et je veux aussi prendre plaisir à cette aventure. De plus, je n’ai pas la prétention de révolutionner l’art floral ou de réinventer la roue. Pour moi, il est très important que chaque designer montre une vision artistique claire lors de chaque épreuve basée sur des techniques précises et avec une touche d’innovation.

Enfin, mon objectif est de monter sur le podium lors de la dernière épreuve surprise le samedi 30 août et de finir le plus haut possible dans le classement. Ce serait un magnifique cadeau d’anniversaire ! (Chantal fête son anniversaire le 1er septembre)

Quels projets floraux importants avez-vous sur votre liste de souhaits ?
Je préfère les appeler des rêves floraux ! Tout d’abord, je veux apporter une contribution significative au métier de fleuriste en Belgique, car je pense que beaucoup de jeunes qui commencent ne sont pas conscients de toutes les possibilités offertes par notre métier. Ensuite, j’ai l’intention de réécrire un manuel théorique complet sur l’art floral, qui pourrait servir de base à l’enseignement. Lors de rencontres avec de grands noms de notre métier, j’ai remarqué que certains pays disposent de telles méthodes d’enseignement qui permettent d’explorer et d’expérimenter différents styles. Je suis convaincue qu’un tel outil pourrait apporter une contribution positive à l’évolution de l’art floral en Belgique.

Pour mon entreprise, je veux également réaliser plusieurs projets, surtout dans le domaine de l’événementiel. Travailler sur des projets de décoration plus grands me donne énormément d’énergie. Bien que les risques soient plus grands, ils offrent tellement de possibilités artistiques et de défis techniques et organisationnels que je trouve cela extrêmement passionnant.

Je souhaite également continuer à collaborer avec des publications comme DPK Floral Magazine. Ce type de collaboration me pousse à relever constamment des défis créatifs et à rechercher des solutions artistiques innovantes.

Quel message principal souhaitez-vous transmettre aux jeunes fleuristes ?
Soyez curieux ! Découvrez, observez et posez des questions. L’apprentissage ne se fait pas seulement derrière un écran, mais surtout dans la pratique. Visitez des expositions, participez à des événements et discutez avec des collègues expérimentés.

  1. Croyez en vos rêves ! Chacun a son propre chemin unique et il est important d’oser suivre ses ambitions, même si elles semblent grandes. La passion et la persévérance ouvrent toujours des portes.
  2. Expérimentez ! Chacun doit trouver sa propre spécialité et pour cela, il faut essayer différentes choses. N’ayez pas peur de voyager et de faire des stages dans des boutiques de fleurs renommées dans différentes villes européennes. Grâce aux réseaux sociaux, tout est devenu beaucoup plus accessible : envoyez un message à un fleuriste que vous admirez et demandez si vous pouvez participer à l’un de ses projets. C’est la meilleure façon de construire votre propre expérience.

Qui est Chantal Post et comment est-elle devenue fleuriste ?
Je viens de Vielsalm, une toute petite ville des Ardennes belges. J’ai suivi une formation traditionnelle de fleuriste en Belgique après mes études secondaires. Ensuite, je suis allée aux Pays-Bas pendant trois ans et j’ai suivi un master en art floral à Vught. Cette formation et les trois années que j’ai ensuite passées aux Pays-Bas à travailler chez Oogenlust m’ont vraiment donné un aperçu complet du métier de fleuriste. J’y ai acquis beaucoup de connaissances et participé à de beaux événements, tant aux Pays-Bas qu’à l’étranger.

De retour en Belgique, j’ai ouvert ma propre boutique à Vielsalm, ma ville natale, et j’ai récemment célébré le 22e anniversaire de mon magasin de fleurs.

Ma boutique est plutôt une boutique de fleurs traditionnelle. Il y a environ 15 ans, j’ai commencé à me diversifier et j’ai décidé de faire plus que de la vente en magasin : collaborer avec des entreprises, décorer des mariages et des événements, et participer à des salons de fleurs comme Féerie Florale. Je fais également des démonstrations chez des grossistes en Belgique. En 2017, je me suis jointe à l’équipe de Floral Fundamentals, ce qui donne une dimension supplémentaire à mon travail. La collaboration avec des fleuristes du monde entier est très enrichissante. J’ai toujours été motivée par le désir d’en savoir plus et d’apprendre.

Pourquoi êtes-vous devenue fleuriste ?
Je ne peux pas vraiment répondre à cette question. Je ne sais pas non plus ce qui a déclenché cela. Il n’y a pas de fleuristes dans ma famille et pas vraiment de personnes créatives. Quand j’avais 16 ans, j’ai choisi un métier et c’était celui de fleuriste. Comme j’aimais aller à l’école, j’ai d’abord terminé mes études secondaires. Ensuite, j’ai commencé la formation de fleuriste et j’ai trouvé cela merveilleux. C’était une véritable révélation.

Était-ce l’appel de la nature ?
Non, pas vraiment. Ce n’est pas tellement la nature. Je ne vais pas chaque semaine dans la nature pour ramasser des matériaux pendant des heures ou pour trouver de l’inspiration. C’est vraiment la fleur elle-même et la complexité technique de notre travail. C’est un métier très complet et riche, car il nous permet de vendre de belles fleurs, mais aussi d’être des artistes, des créateurs.

Une des qualités les plus importantes d’un fleuriste est aussi l’organisation et la gestion du temps… Et c’est précisément ce que je trouve fascinant.

Vous êtes donc motivée par les différents aspects du métier ?
Pour moi, c’est effectivement une motivation, mais ce n’est pas une obligation pour le métier de fleuriste. Il existe de nombreux types de fleuristes et tous n’ont pas besoin d’avoir une boutique rentable et de faire des événements, des démonstrations, etc. Chacun est libre de choisir ce qu’il préfère. Mais personnellement, j’aime toutes les tâches, donc je les fais toutes.